Cadou, Hélène (Mesquer, 4 juin 1922 – Nantes, 21 juin 2014).
En 1943, Hélène Laurent, étudiante en philosophie, rencontre René Guy Cadou qui est instituteur à Clisson. En 1946, mariage et installation à Louisfert en Loire-Atlantique. Leurs vers, lus en écho, disent la merveille de cette rencontre ; elle écrit : « Je sais que tu m’as inventée / Que je suis née de ton regard / Toi qui donnais lumière aux arbres », et lui : « Depuis le temps que je t’invente / Fatalement tu me ressembles / Et chaque jour me prends un peu / De ma lumière et de ma nuit ». Félicité éphémère : René Guy Cadou meurt en 1951. Hélène devient alors bibliothécaire à Orléans grâce à l’amitié du philosophe Georges Bataille et y travaille jusqu’en 1987. Elle écrit des poèmes et, dès 1956 paraît Le Bonheur du jour, puis en 1958 Cantate des Nuits intérieures. Suivront vingt-trois recueils aux éditions Rougerie et Jacques Brémond. Prix Verlaine en 1990. Elle se consacre à la mémoire de son époux, en diffusant ses œuvres et partage son temps entre Nantes et Louisfert, où l’école devient musée-maison d’écrivain. Elle fera de leurs huit années de vie commune un récit autobiographique, C’était hier et c’est demain (2000) où notamment elle donne sa définition du bonheur : « un état dépourvu d’attente chargé d’une qualité de présence presque insoutenable, instant auquel l’avenir ne peut plus rien retirer ni ajouter, instant parfaitement achevé quoique le plus souvent fait de rien, ténu, mais capable de propager comme par résonance ses ondes sur la vie ».